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LES CHEMINS DE FER.

Je le répète, au surplus, je ne crois pas que le danger soit bien grand mois enfin puisqu’on a cité en faveur de la rive droite une foule d’avantages qui ne m’avaient pas frappé, j’ai rempli un devoir en montrant que le long souterrain augmenterait considérablement les fâcheux effets d’une explosion.

Vous vous êtes déjà demandé, sans doute, a quelle conséquence je veux arriver par cette discussion. La conséquence, je ne vous la ferai pas attendre la voici : Il y a dans la Chambre des membres qui, comme moi, pensent que le chemin de la rive gauche est préférable a celui de la rive droite, sous le rapport de l’art ; car les pentes sont les mêmes, la longueur est notablement moindre, et il n’y a pas de souterrain. M. le directeur général vous a dit que telle n’était pas l’opinion du conseil des ponts et chaussées. Je conçois que la Chambre, en présence de ces divergences d’opinion, ne veuille pas se prononcer sur une question d’art ; mais elle aurait un moyen radical, décisif, incontestable, pour arriver au but ; ce serait de mettre simultanément les deux chemins en adjudication. Le meilleur demandera évidemment le moindre péage. Pour moi, qui crois la rive gauche préférable, je suis convaincu que les soumissionnaires exigeraient un moindre prix pour cette rive que pour la rive droite, si vous décidiez que l’adjudication devrait porter sur le transport total de Paris à Versailles.

M. Vivien. Alors il faudra leur donner le monopole.

M. Arago. Nullement, je ne le demande pas ; je me suis borné h dire que dans l’impossibilité où la Chambre peut se trouver de prononcer entre les éloges que M. le