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LES CHEMINS DE FER.

miques que celui que présente le chemin de fer ; momentanément, la compagnie du chemin fer abaisse les prix de manière à tuer tous les moyens de communication économique qui sont dans les environs ; et aussitôt que ces moyens de communication n’existent plus, on revient au prix maximum, de manière que le public, loin d’avoir tiré quelque profit de l’exécution du chemin de fer, se trouve n’avoir plus à sa disposition les moyens de communication peu coûteux dont il pouvait précédemment tirer parti.

C’est là ce qui est arrivé pour le chemin de fer de Saint-Étienne à Lyon ; on a abaissé les prix pour tuer toutes les diligences, et faire que les habitants de ces deux villes ne pussent plus aller de l’une à l’autre que par le chemin de fer ; et aussitôt que les compagnies rivales furent anéanties, leur matériel dispersé, on est revenu à des prix excessifs.

Nous aurons aussi cette question à résoudre pour le projet qui vient immédiatement après celui-ci ; pour le chemin de fer de Paris à Versailles, mon but deviendra très-clair.

Nous avons maintenant, pour communiquer entre Paris et Versailles, des voitures qu’on appelle des Gondoles, et d’autres voitures à volonté qu’on désigne par le nom burlesque de Coucous.

Ces voitures portent les habitants de Paris à Versailles à des prix très-minimes ; les deux tiers de la population de Paris qui vont à Versailles se servent de ces coucous à 75 cent. Maintenant le maximum du tarif pour le chemin de fer est 1 franc 80 centimes. Il n’y a pas de doute