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CONSTRUCTION DES MACHINES

C’est l’ingénieur de la marine royale de Toulon qui écrivait ces lignes flatteuses à M. Hallette, d’Arras.

VI

[Lors du vote de la loi de concession du chemin de fer de Paris à Strasbourg, dans la séance de la Chambre des députés du 2 juillet 1844, M. Arago est encore revenu sur sa proposition. Voici les paroles qu’il a prononcées à cette occasion, extraites du Moniteur du 3 juillet.]

Je propose un amendement qui intéresse au plus haut degré l’honneur national, la défense du pays. Je demande que, dans tous les chemins subventionnés par l’État, on emploie au moins neuf machines sur dix exécutées dans nos ateliers.

Je demande cette disposition avec instance parce qu’il est établi à mes yeux que nos mécaniciens travaillent aussi bien que les étrangers. Je le demande aussi par un motif d’humanité. J’affirme qu’il y a dans ce moment, dans la seule ville d’Arras, trois ou quatre cents mécaniciens qui n’ont pas d’ouvrage. Je n’ai fait une exception sur dix qu’afin qu’on puisse, au besoin, se procurer des modèles. Songez, Messieurs, songez que les machines à vapeur sont des instruments de guerre ; que si la guerre éclate, ce sera à coups de machines à vapeur qu’on se battra. Vous devez réserver soigneusement au pays le moyen d’exécuter ces machines. Dans les combats de bateaux à vapeur, l’intelligence et l’habileté des mécaniciens et des chauffeurs joueront un grand rôle. Créez donc sans retard des chauffeurs et des mécaniciens. Il y a va de l’honneur du pays.