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CONSTRUCTION DES MACHINES

dance nationale et non pas une question de douanes.

Je me suis mis en rapport avec nos constructeurs de machines ; j’ai reconnu qu’ils pourraient lutter avec l’Angleterre et à armes égales. Ce que je vous demande est une chose très-facile ; il n’est pas question de liberté du commerce, car, je le répète, je n’ai proposé mon amendement que pour les chemins subventionnés, pour les chemins qui, comme le disait M. Duchâtel, ont abdiqué une partie de leur liberté.

Je n’ai pas proposé qu’on reportât les droits de 15 à 30 p. 0/0. Ce serait grever les entreprises de chemins fer d’une dépense considérable dans une loi où il s’agit précisément de venir à leur secours. Un vieux dicton dit : Donner et retenir ne vaut. Je demande seulement que nos constructeurs français luttent à armes égales avec les constructeurs anglais.

Les constructeurs français, ayant la certitude qu’on s’adressera à eux, s’outilleront (qu’on me permette cette expression) comme sont outilles les mécaniciens anglais, et alors ils feront aussi bien que les étrangers. Je ne demande pas l’augmentation des droits. M. le ministre s’est trompé quand il a cru que mon amendement se combinait avec celui de M. Pauwels, Je demande que l’on ne confie pas l’exécution de nos machines à des étrangers, pas plus que je ne voudrais voir livrer à des étrangers la fabrication de la poudre et des armes de guerre. Je reviens sur cet argument, car c’est celui qui m’a détermiué à proposer mon amendement.

[La Chambre prononce le renvoi de l’amendement de M. Arago à la commission des douanes.]