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À VAPEUR.

renvoyé, et qu’on réduisît leur journée à moitié de l’ancien prix. Ils s’étaient coalisés, comme je l’ai dit dans une autre enceinte ils s’étaient coalisés pour souffrir en commun. C’était, vous le voyez, un genre de coalition que la loi pénale n’avait pas prévue.

Savez-vous ce que deviennent maintenant ces hommes d’élite, ces hommes qui, pour la plupart, ont déjà appartenu à l’armée, aux armes du génie et de l’artillerie ? Ils deviennent terrassiers, humbles terrassiers sur vos chemins de fer.

J’en conjure la Chambre, qu’elle réfléchisse sur la portée de mon amendement elle verra que les chemins de fer ne souffriront pas de son adoption, et que le pays y gagnera beaucoup.

Je ne devine pas comment, en présence de ces résultats, on pourrait hésiter à organiser chez nous la fabrication d’une arme qui nous sera indispensable en cas de guerre maritime, tout aussi indispensable que la poudre et les canons. (Très-bien, très-bien !)

[Après la réponse de M. Gouin, ministre du commerce, et les observations de quelques députés, M. Arago a ajouté :]

Je ne propose en aucune manière des modifications dans le tarif des douanes. Les compagnies de chemins de fer ne paieront pas, si mon amendement est adopté, leurs machines un centime plus cher qu’elle ne les paient sous la législation actuelle.

Ce que j’ai demandé, c’est qu’on encourage la fabrication des machines à vapeur, comme on encourage la fabrication de la poudre, la fabrication des fusils. C’est une question d’intérêt national, de force nationale, d’indépen-