Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/223

Cette page n’a pas encore été corrigée
215
À VAPEUR.

IV

[Dans la séance du 16 juin 1840, a propos de la discussion du projet de lui sur rétablissement de divers chemins de fer, M. Arago a proposé un article additionnel ainsi conçu :

« Les neuf dixièmes au moins des machines locomotives dont la compagnie fera usage, devront être exécutés en France ô

« Cette prescription-cesserait d’être obligatoire, dans le cas où le prix des machines françaises surpasserait le prix moyen des machines anglaises de plus de 15 pour 100. »

M. Arago a développé sa proposition dans le discours suivant, extrait du Moniteur du 17 Juin.]

Messieurs, l’amendement que je propose doit avoir des conséquences importantes. J’espère cependant qu’il me sera possible de le justifier en très-peu de paroles. Je commence d’abord par faire remarquer que cet amendement s’applique exclusivement aux chemins subventionnés, aux chemins dont le gouvernement est devenu le plus fort actionnaire. Cette réflexion répondra à plusieurs critiques que j’ai entendues sur nos bancs. En tout cas, je me réserverai le droit de répondre avec plus de détail dans le cas où par erreur on trouverait dans la prescription impérieuse qui est contenue dans mon amendement une atteinte à la liberté commerciale.

La question que mon amendement soulève, serait appréciée d’une manière mesquine, si on la traitait seulement du point de vue de la liberté commerciale. Au fond, ce dont il s’agit dans les conséquences de la proposition que je fais, c’est d’indépendance, de force nationale.

Les machines a vapeur sont des armes ; c’est à coups de machines à vapeur qu’on se battra, si jamais, ce que