Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/220

Cette page n’a pas encore été corrigée
212
CONSTRUCTION DES MACHINES

qu’elles effrayaient les passagers. Voici ma réponse Nous avons aujourd’hui sur la Seine un grand nombre de bateaux à haute pression l’un d’entre eux qui s’appelle le Théodore, fuit le service entre Paris et Melun ; il marche à cinq atmosphères. J’ai voulu savoir si les craintes dont l’honorable M. Tupinier parlait étaient réelles ; j’ai été au quai de la Grève demander quel était le nombre des voyageurs on m’a répondu que dimanche dernier on en avait compté quatre cent vingt-quatre. Vous le voyez, Messieurs, si des craintes ont existé, il n’en reste plus de traces aujourd’hui j’affirme, au surplus, que les machines à haute pression ne sont pas plus dangereuses que les autres. À Paris, sur cent soixante-seize machines à vapeur, il y en a cent trente-trois à haute pression. Depuis dix ans que les constructeurs sont astreints a des règlements bien combinés, il n’est pas arrivé un seul accident. Les bateaux qui, depuis six ans, font sur la Seine le service de Paris à Rouen, ont tous des machines à pression élevée est-il jamais arrivé aucune explosion ? Dans une autre circonstance j’essayai de démontrer, et nous hommes d’étude, nous ne prodiguons pas ce mot, qu’il y avait moins de chance d’explosion dans les machines à haute pression que dans les machines a pression ordinaire, et cela attendu la nature des épreuves auxquelles on soumet les chaudières.

Je n’y reviendrai pas aujourd’hui ; je me borne, et cette preuve en vaut bien une autre, à faire remarquer qu’a Paris et dans ses environs, un grand nombre de machines a haute pression sont depuis longtemps employées, sans qu’il y ait eu une seule explosion.