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CONSTRUCTION DES MACHINES

Je m’empresse de reconnaître que, pour favoriser nos artistes, l’administration a frappé les machines qui viennent de l’étranger, d’un droit de 80 pour cent.

M. le Ministre des finances. De 33 pour cent, et le décime !

M. Arago. De 33 pour cent, si vous voulez ; eh bien, ajoutez au prix qu’a coûté le Sphinx en Angleterre 33 pour cent, et vous trouverez à très-peu de chose près les prix qui ont été payés par MM. Hallette et Cavé pour leurs dernières machines. Le marché ne vous sera donc pas onéreux, car il serait injuste que vous, gouvernement, vous ne payassiez pas les droits que vous exigez des particuliers.

Je sais très-bien que l’on cherche sans cesse à se soustraire à cette obligation je sais très-bien que la loi qui a frappé de 33 pour cent les machines veuant de l’étranger a décidé que si ces machines pouvaient servir de modèle, elles ne seraient pas passibles du droit, et que les moindres changements de forme sont présentés comme des améliorations importantes ; mais M. le ministre des finances est trop juste pour vouloir dans cette circonstance recourir à ce moyen, quoiqu’il ait été déjà tenté par la direction des postes elle-même.

M. le Ministre des finances. Non !

M. Arago. Permettez-moi, M. le ministre, pour répondre à votre dénégation, de dire que j’ai été chargé de faire un rapport sur une demande en franchise do droits présentée par la direction des postes ; je crois même me rappeler qu’elle avait reçu votre assentiment. Au surplus, je regrette bien vivement que l’adminis-