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À VAPEUR.

terre, et vous verrez que mon vœu n’a rien que de fort naturel.

En 1819, en Angleterre, une seule manufacture, celle de Soho, près de Birmingham, avait déjà exécuta un nombre de machines à vapeur qui, Il elles seules, foisaient annuellement le travail de cent mille chevaux, c’est-à-dire de six à sept cent mille hommes. L’économie résultant de la substitution de ces moteurs aux moteurs animés était, au moins, de 75 millions de francs par an. A la même époque de 1819, il existait en Angleterre dix mille machines a vapeur d’une force totale de six cent mille chevaux, ou de 3 a 4 millions d’ouvriers. C’était là l’origine d’une économie de 300 ou 400 millions de francs. Aujourd’hui on peut dire, sans être taxé d’exagération, que ces résultats doivent être doublés ; de sorte que, par remploi de la vapeur, nos voisins obtiennent, tous les ans, sur leurs produits, une économie de main-d’œuvre de 800 millions de francs.

Consultez maintenant les tableaux officiels qui vous ont clé distribués, et vous verrez qu’aujourd’hui, en France, le nombre total des machines à vapeur ne dépasse guère un millier, et que leur force n’est que d’environ 14,000 chevaux.

Il est donc important que la construction des machines à vapeur reçoive chez nous des encouragements. Je demande en conséquence à M. le ministre des finances de vouloir bien, dans cette circonstance, prendre devant la Chambre l’engagement de s’adresser à nos artistes, et de leur commander des travaux utiles, importants, et dont ils s’acquitteront à merveille.