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À VAPEUR.

Eh bien, faites qu’au moment où l’amélioration dont je parle aura eu lieu, nos ateliers ne soient pas déserts, ne soient pas détruits ; faites en sorte que les usines qui existent, qui ont déjà donné d’excellents résultats, qui nous en promettent encore de plus grands, ne soient pas totalement abandonnées lorsque les améliorations métallurgiques que je prévois, que j’annonce comme prochaines, se seront réalisées. Soyez persuadés qu’alors vous aurez des ateliers où l’on exécutera, aussi bien et à aussi bon marché qu’en Angleterre, toutes les machines à simple ou à haute pression dont la marine militaire, dont la marine marchande et dont les manufacturiers pourront avoir besoin.

M. Piscatory. Je demande la parole pour un fait personnel… Je ne suis pas dans l’habitude d’interrompre personne, j’écoute avec attention toutes les opinions. J’aime les longues discussions ; je les crois utiles au triomphe de la vérité et de la raison.

J’arrivais dans la Chambre lorsque la discussion était déjà commencée. Je ne sais quelle parole m’a échappé, je ne sais même si j’en ai prononcé une M. Arago m’a interpellé en disant qu’il ne concevait pas que quelqu’un qui avait traité la question d’Alger, et qu’on avait bien voulu écouter, empêchât de parler sur les machines à vapeur.

La comparaison est étrange.

Sans contredit la question dos machines à vapeur est importante ; mais pemettez-moi de dire qu’il y a une grande différence, quant à l’importance politique, entre la question d’Alger et la question scientifique de la vapeur à haute ou à basse pression. J’en demande bien pardon a M. Arago, dont je reconnais la science et l’esprit ; mais il me semble que nous sommes venus ici pour faire les affaires du pays, et non pour suivre un cours. (Interruption, murmures, hilarité.)

M. Arago a établi fort habilement la différence qui existe entre les machines à haute et celles a basse pression. Je l’ai écouté avec grand plaisir ; mais j’avoue que cela n’a pas suffi pour éclairer mon intelligence, fort médiocre, il faut le dire, en pareille matière. Comme député, j’ai donc perdu un temps utile.