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À VAPEUR.

un seul bâtiment, avec des machines a haute pression, n’avait fait explosion. Il n’était arrivé d’accident qu’à des machines à pression ordinaire.

Voilà un fait constant, voilà un fait incontestable. Cela, Messieurs, a l’air d’un paradoxe mais il n’y a paradoxe en cette matière, et en général dans les questions scientifiques, que quand on n’a pas bien étudié les causes des phénomènes.

Les ingénieurs et l’administration se sont prescrit la règle d’essayer la chaudière d’une machine quelconque à une pression triple, par exemple, de celle où elle est destinée à travailler. Ainsi, pour une machine à 10 atmosphères, on ferait l’essai à 30 atmosphères ; pour une machine à une atmosphère, l’essai serait fait à 8 atmosphères seulement.

Or, veuillez bien le remarquer, Messieurs, dans les machines à pression ordinaire, plusieurs circonstances peuvent porter subitement la pression à une pression trois fois plus forte et même davantage. À ce moment, la machine ordinaire devient machine à haute pression la chaudière est insuffisante, et l’explosion arrive. Quant à la machine à pression très-élevée, quant à la chaudière essuyée à 30 atmosphères, il faudrait des conditions qui sont exceptionnelles, etqu’on réunirait difficilement, même en les cherchant tout exprès pour amener l’explosion. Une expérience dans laquelle j’ai été moi-même acteur rendra la vérité de mon assertion évidente.

L’administration ayant eu besoin, pour régler le service des machines ordinaires et des machines des bateaux, de connaître l’élasticité de la vapeur correspon-