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CONSTRUCTION DES MACHINES

survinrent des difficultés et une correspondance très-fâcheuse.

La première fois, comme je l’ai dit, le bâtiment français l’Ardent avait dépassé le Sphinx, c’est-à-dire le meilleur bâtiment de notre marine. La seconde fois, l’Ardent perdit quelque chose de sa vitesse.

Je dois rappeler que M. Frimot s’était engagé à obtenir la même vitesse que le Sphinx.

Eh bien, cette dernière expérience est la seule dont on ait voulu tenir compte.

Mais je vais dire quelques mots pour expliquer comment l’Ardent a perdu la seconde fois un peu de sa vitesse. Le jour où l’Ardent n’a pas suivi le Sphinx, on s’est écarté d’une condition capitale que je dois signaler à la chambre.

Vous savez, Messieurs, que lorsqu’on alimente les chaudières avec l’eau de mer, on est obligé de se débarrasser de l’eau avant qu’elle soit trop chargée de sel, de peur que la précipitation des substances salines ne détermine des dépôts, l’une des principales causes d’explosion, Il avait donc été convenu que l’eau serait renouvelée. Quand on effectue cette opération, la vapeur étant plus difficile à former, la force des machines est diminuée, et la vitesse du travail singulièrement réduite.

Eh bien, il était convenu que, sur le Sphinx, on renouvellcroit l’eau comme sur l’Ardent. Or, M. Frimot, qui a scrupuleusement exécuté la condition de son côté, sait par son agent à bord du Sphinx, qui a cet égard a présenté son procès-verbal écrit, que l’eau n’a pas été renouvelée dans les chaudières de ce bâtiment ; ce qui confirme