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EXPLOSIONS DES MACHINES

décomposition de l’eau qui suinte entre les plaques imparfaitement assemblées de la chaudière et tombe sur le charbon. Quant à l’oxygène, sans lequel il n’y aurait pas de détonation, ils l’empruntent à cette portion assez grande du courant d’air ascendant qui traverse le cendrier sans être décomposée.

Quand on a vu ces brillantes colonnes de flamme qui, de temps à autre, apparaissent aux plus hautes cheminées d’usines, on ne saurait douter que les gaz qu’entraîne le tirage ne puissent quelquefois constituer des mélanges explosifs. Or, il suffit de supposer qu’un de ces mélanges se soit formé dans quelque encoignure du foyer pour qu’on ait tout à redouter de son inflammation. Si la détonation est un peu forte, il semble difficile, en effet, que les parois de la chaudière résistent et ne soient pas écrasées.

J’ai dit comment il était possible que des mélanges explosifs se formassent dans le foyer même ; je dois ajouter que certains accidents n’ont pu évidemment tenir qu’à cette cause je veux parler des explosions qui se manifestent sous des chaudières à évaporation entièrement ouvertes par le haut. Je tiens de mon illustre ami Gay-Lussac, qu’un fourneau de la raffinerie de salpêtre établie à l’Arsenal de Paris fut démoli en totalité par une explosion de cette espèce ; la chaudière demeura intacte.

Pour prévenir ce genre d’accidents, il faut, autant que possible, éviter les coudes montants et descendants dans les conduits destinés à lu fumée car c’est principalement dans ces coudes qu’il peut se confiner des mélanges déto-