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À VAPEUR.

le fait d’ordinaire, c’est-à-dire en brisant en éclats tes corps qui se trouvent sur son passage. Au reste, j’admettrai, si l’on veut, avec les partisans du système dont je viens de donner t’analyse, que l’étincelle électrique ait pu être une cause exceptionnelle d’explosion, qu’elle en soit une cause possible ; mais j’aurai grand’peine à me persuader qu’on veuille sérieusement faire jouer un rôle à cet agent, je ne dis pas dans toutes, mais seulement dans la centième partie des explosions.

Découragés par la difficulté de réunir dans la chaudière même les deux éléments gazeux qu’ils voulaient faire détoner, quelques ingénieurs ont supposé qu’il n’y en avait qu’un, l’hydrogène, et que ce gaz, après une déchirure des parois, venant se mêler avec l’air du foyer, détonait. Ainsi l’inflammation du mélange explosif ne serait plus la cause première de la rupture de la chaudière, mais elle en aggraverait les effets ce serait une explosion dans le foyer qui lancerait au loin, ou la chaudière tout entière, ou ses éclats et ceux du fourneau. Que dirai-je de ces idées, si ce n’est que je ne connais pas une seule explosion dans laquelle on ait pu s’assurer que de l’hydrogène engendré dans la chaudière avait contribué à la produire.

Examinons maintenant si, comme divers ingénieurs l’ont pensé, les éléments détonants ne pourraient pas se trouver naturellement dans le foyer môme, et produire de fâcheux effets.

Suivant ces ingénieurs, l’hydrogène carboné serait fourni par le charbon de terre, comme dans les usines à gaz, et l’hydrogène pur, si c’était nécessaire, par la