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À VAPEUR.

de cette nature qu’une fusée s’élève dons l’air car le gaz résultant de l’inflammation de la poudre trouve une paroi sur laquelle il peut agir vers la pointe de la fusée, tandis qu’à l’opposite, à la base du cône, la paroi manque.

Ces préliminaires établis, quelques mots vont suffire pour montrer comment, dans les idées de M. Perkins, une chaudière peut faire explosion en l’air.

L’explosion, suivant ce mécanicien, est toujours précédée d’un grand dégagement de vapeur. Quand c’est par la soupape, ordinairement placée dans le haut du couvercle, que ce dégagement s’opère, la force de réaction, loin de tendre à soulever la chaudière, l’appuie au contraire davantage sur sa base mais si la fuite de vapeur a lieu de haut en bas par quelque fissure située vers les parois inférieures, la chaudière pourra être projetée suivant la direction opposée, car alors elle se trouvera dans les mômes conditions qu’une fusée. Il suffira pour cela de douer la vapeur d’un ressort convenable. Ajoutons que les oscillations du liquide, suite de cet énorme bouleversement, ne pourront manquer d’amener, indépendamment des autres causes déjà signalées, la brusque production de vapeur dont l’explosion de la chaudière est la conséquence.

La théorie de M. Perkins, ainsi qu’on vient de le voir, rend un compte assez satisfaisant de toutes les explosions dont j’ai pu réunir les circonstances, et qu’un affaiblissement dans le ressort de la vapeur avait précédées comme d’ailleurs elle n’emprunte à la physique aucune hypothèse que la science repousse, il semble qu’on doive se hâter, dès ce moment, sinon de l’adopter, du moins de prendre