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EXPLOSIONS DES MACHINES

J’ai parlé (chap. XI, p. 133) d’une chaudière qui fit explosion en l’air. Suivant toute apparence, quand celle de Lochrin (p. 120) éclata, elle s’était aussi élevée de 4 à 5 mètres au-dessus de la maçonnerie qui la supportait. Quoique ce fait semble se rattacher également bien à plusieurs des théories qu’on a données des explosions, et que dès lors il ne puisse point nous diriger dans notre choix, il ne sera pas superflu de montrer comment celle de M. Perkins s’y applique sans effort.

On se trompait beaucoup quand on supposait qu’une chaudière composée de plaques malléables resterait nécessairement en place, quelque ouverture qui s’y formât, Cette erreur, dans laquelle étaient tombés, par exemple, plusieurs de ceux qui naguère s’occupaient des appareils à gaz portatif, pourrait être la cause de graves accidents. Il est bien vrai qu’un vase complétement fermé reste immobile, quelle que soit l’élasticité du gaz qu’il contient mais c’est qu’alors la pression en chaque point de l’enveloppe est exactement contre-balancée par la pression qu’éprouve le point opposé. Par l’effet de la pression sur la face supérieure, le vase tend à monter, et il monterait, en effet, en supposant cette pression suffisante, si l’on pouvait anéantir la force précisément égale qui, en même temps, pousse de haut en bas la paroi inférieure ; or, tout le monde doit voir que détruire brusquement cette paroi ou anéantir la force dont elle était le point d’appui, c’est tout un.

La force non contre-balancée qui engendre le mouvement dans tous les cas analogues au précédent, s’appelle force de réaction. C’est, par exemple, en vertu d’une force