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À VAPEUR.

mençant à s’échauffer plus que l’eau, partage la chaudière en deux zones de ténacités très-différentes.

J’ai insisté précédemment sur la rupture presque simultanée de plusieurs chaudières employées conjointement à l’alimentation d’une même machine à feu, comme sur un fait très-digne d’attention et dont il importerait de chercher la cause. Mais serait-il bien difficile de la trouver, si l’on admet, avec M. Perkins, qu’une explosion a presque toujours pour origine un grand abaissement du niveau de l’eau, et un échauffement extraordinaire des parois de la chaudière ? Ne pourrait-on pas dire qu’ordinairement ces conditions doivent se rencontrer à la fois dans les diverses chaudières ? car, d’une part, c’est la même pompe qui les alimente, et, de l’autre, dès qu’un ralentissement se manifeste dans la marche de la machine, il est bien naturel que les ouvriers poussent vivement le feu dans chaque fourneau. Cela posé, supposons qu’une première chaudière éclate à la suite de l’ouverture de sa soupape. Le tube par lequel passait la vapeur de cette chaudière pour se rendre au corps de pompe, a dès cet instant son embouchure dans l’atmosphère ; or, chaque chaudière est surmontée d’un pareil tube, et tous aboutissent à un seul et même tuyau métallique. Par ce tuyau, la deuxième, la troisième, etc., chaudières, se trouvent ainsi en libre communication avec l’air ; la vapeur, qui les remplissait, suit rapidement cette large voie pour s’échapper, et, dans un temps inappréciable, les conditions d’effraction se rencontrent là comme dans la chaudière déjà brisée, sans qu’on ait besoin d’admettre que toutes les soupapes s’étaient ouvertes presque en môme temps.