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À VAPEUR.

ainsi disséminée dans une masse de vapeur surchargée de calorique, se transforme elle-même subitement en vapeur.

Je pense que personne ne refusera d’accorder le premier point. Quand un vase métallique placé sur un brasier ardent ne rougit pas, c’est que l’eau enlève continuellement la chaleur dont ses parois s’imprègnent et empêche qu’elle ne s’y accumule. La vapeur ne saurait évidemment produire cet effet au même degré. Si la flamme du foyer atteint la chaudière dans une partie située au-dessus du niveau de l’eau, cette partie pourra acquérir la chaleur rouge et la communiquer à la couche de vapeur voisine qui, à son tour, la disséminera aussitôt dans toute l’étendue de la chaudière où elle circulera en montant, c’est-à-dire dans l’espace non rempli d’eau, qu’on appelle la chambre à vapeur. Voici des exemples de ces effets M. Moyle découvrit une fois, en visitant ses machines de Cornouailles, qu’une d’entre elles était si bien dans toutes les conditions dont je viens de parler, qu’une échelle en bois qui reposait par son pied sur le sommet de la chaudière avait pris feu. Un semblable événement arriva dans l’un des paquebots qui font la traversée de Liverpool à Dublin une planche de sapin qu’on avait jetée accidentellement sur le couvercle de la chaudière, s’était enflammée. J’ai déjà rapporté l’événement de Pittsburg (ch. X, p. 132) ici, comme on peut se le rappeler, l’ingénieur depuis assez longtemps avait vu qu’une des chaudières devenait rouge. Voici enfin, sur le même objet, une expérience directe de M. Perkins.

Une chaudière cylindrique de lm.22 de long et de 0m.30 de diamètre, ayant été placée verticalement sur un