Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/158

Cette page n’a pas encore été corrigée
150
EXPLOSIONS DES MACHINES

petit cylindre ; mais comme ce cylindre ne renferme pas de vapeur, comme il est seulement le foyer et la cheminée de la machine, on aurait eu peut-être quelque peine à découvrir comment un vide peut s’y produire, si les circonstances de l’explosion aux Mold-Mines (p. 430) n’avaient mis sur la voie.

On doit se rappeler qu’au moment de l’accident, la porte du foyer était ouverte qu’au contraire le registre de la cheminée venait d’être fermé ; qu’après cette dernière opération une brusque bouffée de flamme sortant du foyer s’élança vers l’atelier, et que l’explosion suivit immédiatement.

Avec la porte du foyer ouverte, la combustion était certainement peu active et le courant d’air qui s’élevait par la cheminée devait se trouver à peine altéré chimiquement. Quand ensuite on ferma le registre, l’air n’amua plus, il est vrai, mais celui que la cheminée renfermait déjà y resta confiné. Or, le charbon n’étant pas encore éteint, le gaz qu’il contenait continua à se dégager et à se mêler avec l’air de la cheminée ; sa proportion devint bientôt assez forte pour rendre le mélange inflammable il s’alluma donc, s’échappa tout en feu par la seule issue qui lui fût ouverte, c’est-à-dire par la porte du foyer, et en un instant le petit cylindre dut se trouver sinon vide comme le sont les corps de pompes des machines de M. Brown après l’inflammation toute semblable qu’il y fait naître, du moins rempli de gaz très-raréfiés.

Je me trompe fort, ou cette explication de M. John Taylor donne la véritable clef des fréquents écrasements qu’éprouvent les petits cylindres dans les chaudières à