Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/155

Cette page n’a pas encore été corrigée
147
À VAPEUR.

ordinaires et aux plaques fusibles, La soupape ordinaire n’indique rien tant qu’elle ne se lève pas ; la plaque fusible, tant qu’elle ne se fond pas. Le chauffeur apprend tout à coup qu’on est arrivé à la pression limite qu’il importe de ne pus dépasser, mais il n’avait point été averti qu’on en approchait. Le manomètre, au contraire, lui donne à chaque instant la mesure de l’élasticité de la vapeur ; il parle également bien, si je puis în’expriraer ainsi, sous une faible et sous une forte pression.

La plaque de la soupape ordinaire peut avoir perdu toute mobilité sans qu’on le sache ; tandis que s’il arrivait, par hasard, que des impuretés vinssent à boucher le tube manométrique, la complète immobilité du mercure le montrerait à l’instant il est clair, en effet, que dans un appareil aussi grand qu’une chaudière, et d’où la vapeur s’échappe par bouffées, l’élasticité ne saurait être parfaitement constante. Or, dès que la chaudière et le manomètre communiquent, toute fluctuation de la vapeur produit une oscillation dans la colonne mercurielle.

Les manomètres à mercure doivent donc être considérés comme les meilleures soupapes de sûreté qu’on ait inventées jusqu’ici, pourvu que leur diamètre soit suffisamment grand. Toutes les fois qu’une longueur excessive ne les rend pas inapplicables, on pourra donc les regarder comme un préservatif assuré contre les accidents dont les soupapes ordinaires les mieux construites ou les plaques fusibles auraient garanti. Le lecteur connaîtra le motif de cette restriction, lorsque j’aurai montré tout à l’heure qu’il est des cas dans lesquels le soulèvement de lu soupape peut être la cause de l’explosion,