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EXPLOSIONS DES MACHINES

doivent aussi être pourvues. Examinons donc les objections qu’elles ont fait naître.

On a dit d’abord que ces plaques, accusant seulement la température et nullement la pression, peuvent se fondre quand la vapeur, d’ailleurs très-chaude, a fort peu d’élasticité mais si l’on examine dans quelles circonstances la vapeur intérieure peut n’être pas saturée d’humidité, on trouve que c’est uniquement lorsque l’eau manque et qu’une partie des parois de la chaudière est devenue très-chaude, peut-être même rouge or, dans ce cas, une explosion est imminente ; cette première objection semble donc tomber à faux.

La plaque n’arrive pas au terme de sa liquéfaction sans s’être un peu ramollie ; ainsi, il est à craindre qu’elle n’éclate sous une tension très-inférieure à celle qui déterminerait sa fusion. À l’origine, cela avait lieu en effet ; mais depuis qu’on recouvre la plaque d’une toile métallique à mailles un peu serrées avant de la fixer par des boulons au tuyau qu’elle doit fermer, la difficulté a disparu. Il se forme bien encore çà et là quelques boursouflures quand on approche du degré de la fusion mais c’est seulement très-près de ce degré, l’expérience l’a montré, que la plaque cède, est projetée de bas en haut, et ouvre un libre passage à la vapeur.

Quand la plaque fusible a disparu, toute la vapeur s’échappe par l’ouverture qu’elle fermait. Le temps de la remplacer, de remplir de nouveau la chaudière et de la chauffer, pourrait être assez long ; or, pendant ce tempslà, rien ne saurait marcher. Sur un bateau à vapeur, prfc des côtes et particulièrement au moment d’entrer dans