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À VAPEUR.

reil aussi simple se dérange mais si l’on remarque que la plaque mobile se rouille souvent, qu’elle contracte par là, et surtout durant le repos, une forte adhérence avec la paroi métallique fixe sur laquelle elle s’ajuste, on concevra qu’elle puisse ne pas bouger sous des pressions bien supérieures à celle que l’ingénieur avait fixée d’avance comme devant amener la fuite de la vapeur. M. Maudslay, dont l’habileté et la haute expérience sont bien connues, disait qu’une soupape de sûreté ne mérite plus ce nom dès qu’on ra laissée une seule semaine sans la faire jouer ; aussi voyait-on à côté de quelques-unes de ses chaudières un cordon placé à portée du chauffeur, et qui servait à soulever la soupape de temps en temps. On a même été jusqu’à produire ce mouvement à l’aide de plusieurs leviers dépendants de la machine ; mais quand la chaudière en est un peu éloignée, ce moyen n’est guère praticable.

L’opération du chauffage est ordinairement confiée à de simples ouvriers, dépourvus de toute prudence, et qui, trop souvent, surchargent les soupapes, soit pour accélérer le travail quand des plaintes leur sont adressées, soit assez ordinairement pour faire parade de leur courage. On se met à l’abri de ce danger, le plus grand peut-être qu’on doive redouter, en adaptant toujours deux soupapes à chaque chaudière l’une, entièrement libre, sert au chauffeur toutes les fois que la vapeur doit être évacuée ; l’autre est renfermée sous un treillage dont il importe que l’ingénieur ou le propriétaire de la machine conserve seul ta clef. L’emploi de ta double soupape a été recommandé, presque unanimement, par les nombreux