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EXPLOSIONS DES MACHINES

ressort des soupapes à plaqnfr mobile. L’arrêt peut paraître trop absolu ; mais toujours est-il que le soulèvement partiel de la plaque est une difficulté de plus offerte aux méditations des constructeurs, et qu’il peut entrer pour une petite part dans les causes d’explosion, quand la soupape est mal construite.

Passons à des difficultés d’une autre espèce.

En France, d’après la législation en vigueur, toute chaudière en fonte, avant d’être estampillée, doit avoir supporté une pression intérieure cinq fois plus forte que celle qu’elle subira quand elle sera en action ; cette pression d’épreuve est réduite du quintuple au triple pour les chaudières en cuivre et en fer laminé ou battu. Ces limites semblent bien larges et excitent même souvent les réclamations des constructeurs nous allons voir cependant qu’elles sont loin d’offrir une garantie complète.

Tout le monde sait comment les épreuves se font ; il me suffira de rappeler ici qu’on opère à la température ordinaire. Or, à cette température, les métaux ont plus de ténacité qu’à chaud, Quand on approche du terme de l’incandescence, la diminution est énorme. Des expériences de M. Trémery ont prouvé, par exemple, que la ténacité du fer forgé chauffé jusqu’au rouge sombre, n’est que la sixième partie de celle du fer froid. Si donc, par malheur, une certaine portion de la chaudière passait au rouge, on se trouverait très-près des limites de rupture, sans que la soupape s’ouvrît, et quoique, d’après les expériences faites à froid, on eût le droit de s’en croire très-éloigné.

Mais pourquoi, dira-t-on, ne pas faire une expérience