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À VAPEUR.

parois, de brisait indubitablement en éclats quand on le laissait un temps suffisant sur un feu bien vif, à moins qu’une certaine ouverture ne donnât passage à la vapeur à mesure qu’elle était engendrée. La malheureuse expérience de M. Steel, à Lyon, a du reste trop bien montré la vérité de cette opinion (voir p. 123).

La température qui amène ainsi la rupture d’un vase dépend de la forme et des dimensions qu’on lui a données, de la ténacité et de l’épaisseur de ses parois. Si dans chaque circonstance on était certain de ne pas dépasser un degré de chaleur fixé d’avance, toute autre précaution deviendrait inutile ; mais dès qu’on a vu une seule fois comment se charge un grand fourneau ordinaire, dès qu’on a remarqué à quel point la combustion dépend, je ne dis pas seulement de la nature du charbon, mais encore de son morcellement, de sa répartition plus ou moins uniforme sur la grille, voire même des circonstances atmosphériques, on renonce bien vite à l’idée de puiser dans le foyer des moyens de sécurité contre les explosions.

Nous devons donc partir de la supposition qu’une chaudière complètement fermée, dont l’épaisseur ne serait pas énorme (et il y aurait des inconvénients de plus d’un genre à dépasser, sous ce rapport, certaines limites), renfermera de temps à autre une vapeur d’une élasticité supérieure à celle que la résistance de ses parois pourrait vaincre. Éviter que cela n’arrive est cependant le seul moyen d’empêcher les explosions.

La soupape imaginée par Papin, semble couper court à toute difficulté.