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EXPLOSIONS DES MACHINES

lité. Ce fait, quelque incroyable qu’il puisse paraître, a été constaté d’une manière authentique.

Nous avons remarqué qu’il y avait quatre chaudières sur le bateau. Il est certain que deux d’entre elles éclatèrent presque simultanément. Si je suis bien informé, en retirant du Rhône une troisième chaudière qui y était tombée, on a reconnu qu’elle avait aussi éclaté. Cette rupture, dans la même seconde, de deux ou trois chaudières différentes, est un fait très-singulier et dont nous aurons à rendre compte en parlant des diverses explications qu’on a données de ces phénomènes.

Je ne dois pas oublier de dire qu’à Lyon, comme à Lochrin, le dôme, que l’explosion projeta à la distance de 250 mètres, s’était séparé de la chaudière le long d’une ligne à peu près horizontale, quoique, dans l’étendue de cette ligne, le métal présentât des différences d’épaisseur de plus de 2 millimètres. M. Tabareau, à qui j’emprunte ces précieux détails, a calculé que 2 millimètres donnaient aux portions les plus épaisses des parois un excès de résistance de plus de 6 atmosphères sur 20 à 25 qui était leur force totale. Ainsi, il y a eu rupture simultanée dans des parties de la chaudière dont les ténacités différaient de 6 atmosphères au moins.

Je viens de faire remarquer combien l’explosion simultanée de plusieurs chaudières placées sur des fourneaux différents était un phénomène digne d’attention, Il pourra donc être utile d’en citer un second exemple.

A l’entrée de la mine d’étain de Polgooth il existe une immense machine à feu, alimentée par trois chaudières distinctes. Cette machine ayant été arrêtée quelques in-.