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MACHINES À VAPEUR

Des décisions si nombreuses, si positives, la juste réputation des ouvrages dans lesquels je les ai puisées, ne me semblaient pas même permettre l’ombre d’un doute. Aussi lorsque, d’après le désir des élèves de l’École polytechnique, j’essayai vers 1823 de tracer la série chronologique des perfectionnements, que la machine à vapeur a éprouvés depuis son origine jusqu’à nos jours, je m’attendais, je te dis franchement, à n’avoir que des mécaniciens anglais à citer. C’était cependant une erreur : nos voisins de l’autre côté du détroit ne sont ni les seuls ni même les premiers inventeurs de la machine à vapeur. C’est du moins ce qui me paraît résulter d’un certain nombre de documents que je vais rapporter. Je suis certain d’avoir examiné sans prévention ce point curieux de l’histoire des sciences. Mes citations, mes analyses seront exactes, on peut y compter. Si les conséquences que j’en ai déduites ne l’étaient pas, chacun les rectifierait lui-même, puisqu’il aura sous ses yeux tous les éléments de la question. Au reste, je dois dire, avant de terminer ce préambule, qu’il a paru récemment, en Angleterre même, un ouvrage remarquable intitulé Histoire descriptive de la Machine à feu, par M. Robert Stuart, et dans lequel tous les essais qu’on a faits pour se servir de la vapeur d’eau comme agent mécanique, se trouvent appréciés avec beaucoup de discernement, et, ce qui est plus rare encore, avec une abnégation complète de tout préjugé national ; sauf un petit nombre d’exceptions, les opinions de M. Stuart sur le mérite relatif des ingénieurs qui ont concouru à la création de cette merveilleuse machine, sont parfaitement conformes à celles que j’avais puisées