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priété dont cette vapeur jouit de perdre tout ressort, ou de se précipiter quand on la refroidit ;

Moyens divers, et plus ou moins avantageux, d’opérer ce refroidissement.

Personne ne contestera que ce soient là les traits principaux des machines en usage. Or, j’ai prouvé que les deux premières idées appartiennent à Papin. Reconnaître la vérité de ma démonstration, c’était mettre fin au débat, c’était avouer que les Français sont entrés pour une très-grande part dans l’invention de la machine à vapeur. Aussi s’est-on bien gardé de me faire cette concession. Cependant la publication de Papin est incontestablement antérieure de plusieurs années aux publications de Savery, de Newcomen et de Cawley ; la discussion n’était pas soutenable sur ce terrain-là, et M. Ainger, qui sans doute l’a reconnu, en a choisi un tout différent : il a décidé que la découverte de Papin se trouverait, coûte que coûte, dans un auteur plus ancien, et c’est Héron d’Alexandrie qu’il a choisi. Il est bien vrai que par là on faisait une nouvelle et large brèche à cette assertion : « La machine à feu n’est due qu’à des Anglais ; » mais le désagrément était comparativement peu de chose, dès qu’on parvenait à exclure tous les noms français. Examinons donc les nouveaux titres d’Héron, découverts par M. Ainger.

« Dans un autre appareil d’Héron, dit M. Ainger, EF (fig. 12) est un globe à moitié rempli d’eau qui se convertit en partie en vapeur (wich is partly converted into vapour) quand on l’expose au soleil. De là résulte sur la surface de l’eau une pression qui fait monter ce liquide le