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MACHINES À VAPEUR.

mon tuyau, qui n’a que deux pouces et demi de diamètre, est pourtant capable d’élever soixante livres A toute la hauteur dont le piston descend, et le corps du tuyau ne pèse pas cinq onces. Je ne doute pas qu’on ne pût faire des tuyaux qui ne pèseraient pas quarante livres et qui pourtant pourraient élever deux mille livres, à chaque opération, jusqu’à la hauteur de quatre pieds. J’ai éprouvé aussi que le temps d’une minute suffit pour faire qu’un feu médiocre chasse le piston jusqu’au haut de mon tuyau ; et comme le feu doit être proportionné à la grandeur des tuyaux, on pourrait échauffer les gros à peu près aussi promptement que les petits : ainsi l’on voit combien cette machine, qui est si simple, pourrait fournir de prodigieuses forces et à bon marché. Car on sait qu’une colonne d’air qui s’appuie sur un tuyau d’un pied de diamètre, pèse presque deux mille livres ; mais si le diamètre était de deux pieds, la pesanteur serait de près de huit mille livres, et qu’ainsi la pression s’augmente toujours en raison doublée des diamètres d’où il s’ensuit que le feu, dans un fourneau dont le diamètre serait d’un peu plus de deux pieds, suffirait pour élever toutes les minutes huit mille livres à la hauteur de quatre pieds, si on faisait tes tuyaux de cette hauteur car, le feu étant dans un fourneau de plaques de fer peu épaisses, on pourrait facilement le pousser d’un tuyau à un autre et ainsi ce même feu ferait continuellement dans quelque tuyau ce vide qui pourrait ensuite produire de si grands effets. À présent, si on considère la grandeur des forces que l’on produira de cette manière et le peu que pourra coûter le bois qu’il faudra pour cela, on avouera assurément que cette iné-