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LE TONNERRE.

vu à Kendal autant d’éclairs dans un si court espace de temps. On entendit quelques tonnerres (some thunder); mais ils étaient éloignés. »

CHAPITRE XV.
tonne-t-il jamais par un temps parfaitement serein ?

Sénèque affirme que la foudre gronde quelquefois dans un ciel sans nuages (Quest. nat., liv. i, § 1). Anaximandre croyait aussi à ce phénomène, puisqu’il en avait cherché la cause (Quest. nat., liv. ii, § 18).

Lucrèce, au contraire, dit sans hésiter : « Où le ciel est serein le bruit ne se fait pas entendre. » (liv. vi, v. 98.) Et plus loin (v. 245) : « La foudre n’est engendrée qu’au milieu d’épais nuages entassés les uns sur les autres jusqu’à d’immenses hauteurs. Elle ne naît pas sous un ciel complètement serein ou seulement voilé. »

Suétone rapporte que vers la fin du règne de Titus on entendit un coup de tonnerre par un ciel serein.

Dans la Vie de Charlemagne, par Eginhard, il est question d’un météore lumineux qui par un temps serein frappa et renversa le cheval que montait l’empereur.

Senebier parle du tonnerre des jours sereins comme d’un fait reconnu ; malheureusement il ne dit pas si sa conviction repose sur des considérations théoriques ou sur des observations directes (Journ. de Phys., tom. xxx, page 245).

Volney est plus explicite. Le 13 juillet 1788, à six heures du matin , le ciel étant sans nuages, il entendit à Pontchartrain (à 16 kilomètres de Versailles), quatre à