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tion générale que d’une observation particulière accompagnée de détails minutieux (et parmi ces détails, je vais jusqu’à comprendre la date et l’heure de l’observation), je dirai cependant que dans la Dissertation sur le tonnerre, couronnée en 1726 par l’Académie de Bordeaux , le père de Lozeran de Fesc parle des éclairs extrêmement vifs qui, pendant certains orages, s’élancent des nuages dans tous les sens et presque sans interruption , sans donner lieu à aucun bruit appréciable.

Voici, maintenant, une observation de Deluc le jeune. Le 1er août 1791, après le coucher du soleil, le ciel, vu de Genève, paraissait couvert à l’ouest au-dessus du Jura. Les nuages y étaient traversés par des éclairs resplendissants, et, toutefois, aucun tonnerre ne se faisait entendre. À cela, on peut répondre qu’une distance de 12 à 20 kilomètres suffisait pour amortir entièrement le bruit des détonations. Faisons donc un pas de plus.

Les nuages du Jura s’étendirent par degrés jusqu’au zénith de Genève. « Alors il en partait encore, dit Deluc, de tels éclairs qu’ils semblaient devoir être accompagnés d’un bruit à ébranler le cerveau, et cependant on n’en entendait presque point. » Un de ces éclairs (Deluc ne dit pas que celui-là fût plus brillant que les autres) produisit, au contraire, un bruit épouvantable. Une courte ondée le suivit. « Ensuite il continua à faire des éclairs ; mais, ajoute Deluc, je n’entendis plus aucun bruit. »

Le passage suivant est emprunté aux Météorological observations and essays de John Dalton :

« Kendal (Angleterre), 15 août 1791, entre huit et neuf heures du soir. Je ne me rappelle pas avoir jamais