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LE TONNERRE.

sieurs centaines de canons qui partiraient tous à l’a fois, mais il ne dura pas plus d’une demi-seconde.

Le tonnerre commence à se faire entendre un temps assez long après l’apparition de l’éclair. Tout le monde l’a remarqué, tout le monde d’ailleurs a pu le voir dans les tableaux que j’ai formés d’après les observations de de L’Isle. La cause de ce phénomène est simple ; bientôt nous la discuterons en détail ; ses conséquences auront d’autant plus de prix et d’utilité, que nous aurons opéré sur de plus grands ou sur de plus petits nombres ; cherchons donc quels ont été, au maximum et au minimum, les intervalles observés entre un éclair et le tonnerre correspondant.

Le célèbre géomètre Lambert ne croyait pas, quant au maximum, que les intervalles entre l’éclair et le bruit, s’élevassent jamais à 40 secondes ; mais à l’époque où il émettait cette opinion, il aurait pu trouver dans les Mémoires de de L’Isle publiés à Saint-Pétersbourg des résultats notablement supérieurs à la limite qu’il adoptait. Les observations de Paris du 2 mai 1712, donnaient :

42, 48 et h8 secondes.

Celles du 6 juin suivant :

47, 48, 48 et h9 secondes.

D’une observation du 30 avril se déduisait l’énorme intervalle de

72 secondes.

Dans les observations de Chappe, faites à Tobolsk en l’année 1761, je remarque, le 2 juillet, les nombres

42, 45 et 47 secondes.