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Je citerai encore un cas, parce qu’il nous offrira la circonstance nouvelle d’un redoublement de force pendant les éclats :

À   0 seconde, éclair ;

À 10 secondes , le tonnerre commence très-doucement ; A 13 secondes, il éclate ;

À 20 secondes, les éclats redoublent d’intensité ;

À 35 secondes, les éclats cessent ;

À 39 secondes, le tonnerre finit doucement.

L’intensité du tonnerre, et par là j’entends celle de sa période la plus éclatante, offre d’étonnantes variations.

Le révérend William Paxton écrivait au docteur Milles, doyen d’Exeter, au sujet d’un coup de foudre qui renversa, le 2 mars 1769, l’un des pinacles de la tour de Buckland-Brewer, que ce coup produisit une détonation égale au moins à celle de CENT pièces de canon qui seraient parties à la fois.

D’autre part, je lis dans les notes dont je suis redevable à MM. les capitaines Peytier et Hossard, qu’aux Pyrénées, des coups de tonnerre qui partaient à côté d’eux, au milieu même des nuages dans lesquels ils étaient plongés, engendraient des bruits sourds, des bruits semblables à ceux d’une masse de poudre non comprimée qu’on enflammerait en plein air.

Les boules fulminantes, une des formes du tonnerre, produisent quelquefois les plus violentes détonations. Lorsqu’une de ces boules frappa le vaisseau le Montague en pleine mer, le 4 novembre 1749, le bruit, d’après la relation du Master Chalmers, fut celui de plu-