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CHAPITRE XI.
du tonnerre proprement dit, ou du bruit que fait entendre la foudre quand elle s’échappe des nuages.

À l’apparition des éclairs succèdent ordinairement, après des intervalles de temps plus ou moins longs, des bruits que tout le monde a entendus, mais sans assez remarquer peut-être les caractères divers qui les distinguent suivant les circonstances.

Lucrèce donnait, ce me semble, une idée fort exacte de certains éclats de la foudre, quand il les comparait à l’aigre cri du papier qui se déchire ( Liv. vi).

Je n’oserais pas affirmer qu’on ait beaucoup ajouté à l’exactitude de l’assimilation , en substituant le déchirement brusque d’une forte étoffe de soie, à celui du papier ou du parchemin.

Quelquefois le bruit du tonnerre paraît clair et sec, comme celui d’un simple coup de pistolet.

Plus généralement, il est plein et très-grave. Des observateurs prétendent même qu’il devient de plus en plus grave à mesure que le retentissement se prolonge. Des musiciens exercés pourront seuls décider cette question.

    disparaîtra, car les émissions phosphorescentes n’impliquent pas indispensablement une déperdition de matière. Il suffirait, peut-être, d’étendre à toute une atmosphère l’état observé par Rozier dans divers parties des nuages orageux de Béziers, pour arriver à quelque chose de ressemblant à l’éclat du soleil. Si mes conjectures étaient fondées, Nicholson se trouverait avoir saisi, à quelques minutes d’intervalle, les deux constitutions atmosphériques qui donnent naissance aux étoiles rouges et bleues.