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LE TONNERRE.

parmi lesquelles on en remarque une qu’enveloppe presque toujours un nuage résultant de la précipitation des vapeurs que les vents à peu près constants de l’ouest y amènent de l’Atlantique. Ce nuage, la nuit, était lumineux par lui-même et d’une manière permanente. Plusieurs fois, M. Sabine en vit sortir, en outre, des jets semblables à ceux des aurores boréales. Il repousse bien loin l’idée que ces jets dussent être attribués à des aurores véritables, voisines de l’horizon et dont la montagne aurait dérobé la vue directe. Suivant lui, tous ces phénomènes de lumière continue et de lumière intermittente avaient leur cause, quelle qu’en puisse être d’ailleurs la nature, dans le nuage même. »

M. Robinson m’annonce qu’il a fait lui-même, en Irlande, diverses observations sur les propriétés phosphorescentes des brouillards ordinaires. Il est grandement à désirer que le savant astronome les communique sans retard au public.

Certaines matières étrangères qui se mêlent quelquefois à notre atmosphère, lui communiquent la faculté phosphorescente à un très-haut degré. Un mémoire de M. Verdeil, médecin à Lausanne, nous apprend, par exemple, que le célèbre brouillard sec de 1783 « répandait, la nuit, une lumière qui permettait de voir les objets à une certaine distance et qui s’étendait également sur tout l’horizon. Cette lumière ressemblait assez à celle de la lune lorsque, étant dans son plein, cet astre se cache derrière un nuage épais, ou que le ciel est couvert. »

Le brouillard sec de 1783 était le foyer, la cause peut-être, de fréquents orages. L’ouvrage si peu lu de Deluc,