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Turin, dans des nuits entièrement obscures, particulièrement en hiver, de voir des nuages épars, s’agglomérer et former ensuite dans leur ensemble un nuage général, uniforme, à surface unie et d’une densité en apparence peu considérable. De tels nuages répandent dans tous les sens une lueur rougeâtre, sans limites définies, mais assez intense, pour qu’elle m’ait permis de lire des livres imprimés en caractères ordinaires (mediocre carattere). Les clartés nocturnes provenant des nuages, je les ai surtout observées dans les nuits d’hiver, entre deux averses de neige…. Quant à moi, je les attribue à la matière de la foudre (feu électrique), car c’est à elle qu’il appartient universellement de former les nuages généraux, sans ondulations apparentes. Cette matière circulant dans les vapeurs, en quantité un tant soit peu plus considérable qu’elles ne peuvent en transmettre, doit se manifester à l’état lumineux, ainsi que le constatent tant d’expériences de cabinet. S’il existe des traits de lumière très-déliés et extrêmement fréquents, dans tous les points où les vapeurs présentent de légères variations de densité, il ne saurait évidemment manquer d’en résulter une lueur générale sans limites définies.» (Dell’ Elettricismo terrestre atmosferico, page 288.)

Voici une observation dont je dois la connaissance au célèbre directeur de l’Observatoire d’Armagh , le docteur Robinson, relative à la phosphorescence des nuages :

« Pendant ses voyages pour la détermination des lignes d’intensité magnétique en Écosse, le major Sabine resta plusieurs jours à l’ancre à Lough-Scavig, dans l’île de Sky. Cette île est entourée de montagnes nues et élevées,