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LE TONNERRE.

Les zones lumineuses ne tenaient pas à la masse générale des nuages orageux ; elles étaient beaucoup plus près de terre : « Le phénomène brilla depuis huit heures cinq minutes jusqu’à huit hêures dix-sept minutes (c’est-à-dire pendant près d’un quart d’heure) ; » à huit heures dix-sept minutes, un coup de vent du sud éloigna l’orage de Béziers.

Écoutons maintenant Nicholson :

« Le 30 juillet 1797, je me levai à cinq heures du matin ; le ciel, excepté vers le sud, était alors couvert de nuages très-denses qui couraient avec une grande rapidité vers l’ouest-sud-ouest. Des éclairs se montraient fréquemment au nord-ouest et au sud-ouest…. Ils étaient suivis, après onze ou douze secondes, de violents coups de tonnerre. Les parties les plus basses, les plus ondulées, les plus déchiquetées des nuages, étaient constamment teintes en rouge et j’appris que cette teinte avait encore beaucoup plus de vivacité avant qu’il m’eût été possible de l’observer…. À quatre heures un quart, au moment d’une grande obscurité, on eût dit des maisons placées en face de celle où je demeure, qu’on les regardait à travers un verre bleu d’une teinte foncée ; en portant les yeux au ciel, je vis les nuages d’un bleu de plomb très-intense. »

Ces deux observations, celle surtout de Rozier, car elle ne peut donner lieu à aucune équivoque, ne me semblent pas sans quelque analogie avec une remarque de Beccaria que je recommanderai aussi à l’attention des observateurs, ne fût-ce qu’à titre de conjecture ou d’objet de recherche.

Il m’est arrivé très-fréquemment, dit le physicien de