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continue de lumière el la surface de certains nuages ; ce fait, je le trouve consigné de la manière la plus nette, à la date du 15 août 1781, dans un mémoire de Rozier, et à celle du 30 juillet 1797, dans un mémoire de Nicholson.

Le 15 août 1781, après le coucher du soleil, le ciel, à Béziers, se couvrit de nuages ; à sept heures trois quarts, le tonnerre commença à se faire entendre ; à huit heures cinq minutes, il était complétement nuit, et l’orage avait acquis une très-grande intensité : « C’est à ce moment, dit Rozier, qu’en examinant la direction et l’effet des éclairs, j’aperçus derrière le penchant de la colline qui d’un côté termine la vue de ma maison, un point lumineux….Ce point lumineux acquit peu à peu du volume et de l’étendue ; il forma insensiblement une zone, une bande phosphorique qui se montrait à mes yeux sous une hauteur de 3 pieds ; elle finit par sous-tendre à mon œil un angle de 60 degrés.

« Sur cette première zone lumineuse, il s’en forma une seconde de la même hauteur, mais qui n’avait que 30 degrés d’étendue, c’est-à-dire la moitié de celle de la zone inférieure. Entre deux resta un vide dont la hauteur égalait celle d’une des deux zones prise séparément ….

On remarquait, dans l’une comme dans l’autre zone, des irrégularités à peu près comme sur les bords des gros nuages blancs avant-coureurs de l’orage. Ces bords n’étaient pas tous également lumineux, quoique le centre des zones offrît une clarté uniforme. Pendant le temps que les zones avançaient vers l’est, la foudre, à trois reprises différentes, s’élança de l’extrémité de la zone inférieure, » mais sans produire de détonation appréciable.