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LE TONNERRE.

présentée, dans des temps d’orage, aux éclairs de la première ou de la seconde classe, n’a jamais paru une surface continue ; que ses rais se voyaient aussi nettement, aussi distinctement que si la roue était en repos ; qu’ils ne paraissaient aucunement élargis. Nous resterons fort en deçà de la conséquence que cette expérience autoriserait, en nous bornant à dire que les éclairs les plus brillants, les plus étendus de la première et de la seconde classe, même ceux qui paraissent développer leurs feux sur toute l’étendue de l’horizon visible, n’ont pas une durée égale à la millième partie d’une seconde de temps[1].

CHAPITRE X.
des nuages orageux sont-ils jamais lumineux d’une manière continue ?

L’obligation que je m’étais imposée en commençant à écrire l’histoire du tonnerre, de consulter tous les Mémoires olt je soupçonnerais qu’il serait question du météore, quelque obscurs, quelque dédaignés que ces mémoires pussent être, m’a conduit à exhumer un fait dont il y a vraiment lieu de s’étonner qu’on n’ait pas mieux apprécié l’importance. Ce fait, le titre du chapitre l’indique assez, c’est l’émission, non pas intermittente, mais l’émission

  1. M. Wheatstone, à qui l’on doit les ingénieuses expériences dont je viens de rendre compte, est parvenu à l’aide d’une modification très-importante de son bel appareil, à constater que l’étincelle électrique de nos machines, ne dure pas la millionième partie d’une seconde. On doit vivement désirer que ces nouveaux moyens d’investigation soient appliqués avec persévérance à l’étude des éclairs. De grandes découvertes en seront probablement le fruit.