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LE TONNERRE.

seulement, dans ce dernier cas, que les lignes soient d’une telle nature, d’une telle forme, ou tellement disposées relativement à la lumière éclairante , que l’œil puisse les apercevoir également dans toutes les positions qu’elles prennent en tournant. Tels seraient, par exemple, les rais plats et non polis d’une roue en argent mat; les rais plats et non polis d’une roue de quelque nature qu’elle fût, couverts d’une couche de blanc de céruse, etc., les uns et les autres éclairés de face par un réverbère, par une lampe à double courant d’air, ou même par une simple bougie. Les rais n’étant pas polis, ne feraient l’office de miroir dans aucune de leurs positions. On les verrait seulement par cette sorte de lumière que les corps éclairés s’assimilent pour nous la restituer dans tous les sens, ou à l’état de lumière diffuse : le vermillon , avec une teinte rouge prononcée; le laiton, avec une nuance jaune évidente; l’argent mat et le blanc de céruse, avec une blancheur parfaite, etc. Un rais d’argent mat, tournant autour d’une de ses extrémités en un dixième de seconde, engendrera une surface circulaire blanche ; quatre, dix, cent rais de la même matière, également espacés, produiront le même effet, s’ils tournent, respectivement en 0.4 de seconde, en 1 seconde, en 10 secondes.

Tenons-nous, un moment, à ce dernier cas : à celui où cent rais minces de métal, formant entre eux des angles égaux, donnent naissance, pour l’œil, à une surface de lumière circulaire. Cet effet commence à se manifester quand la vitesse de rotation est d’un tour par dix secondes. Une vitesse moindre ne suffirait pas; mais toute vitesse plus grande, quelque grande qu’elle fût, condui-