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tudes est entièrement ignorée ; mais n’est-ce pas une raison de plus pour noter avec soin toutes les circonstances relatives aux apparitions d’un aussi singulier phénomène ? Les journaux scientifiques, dans lesquels, pour chaque pays, on annonce l’apparition des aurores boréales, n’étant pas à la portée du plus grand nombre des physiciens, j’ai cru faire une chose utile à la science en publiant des tableaux que d’abord je dressais seulement pour mon usage particulier.

Le travail auquel je me suis livré dans cette Notice ne pourra plus laisser de doute, je pense, sur la connexion intime des aurores boréales et du magnétisme, et ce magnifique phénomène lumineux est ainsi rattaché à l’électricité. On vient de voir que l’action que j’avais annoncée, dès 1819, être exercée par les aurores visibles ou invisibles sur l’aiguille aimantée, se fait sentir sur les télégraphes électriques. Ma découverte ne saurait donc plus être contestée aujourd’hui. Je dois ajouter cependant que, dès 1827, j’avais constaté par la comparaison des mouvements des aiguilles aimantées de Kasan, Saint-Pétersbourg, Berlin, Freiberg et Paris, qu’il y a simultanéité d’action d’une aurore boréale sur tout le magnétisme terrestre. Selon la belle expression de mon ami Alexandre de Humboldt, les orages magnétiques se font connaître par les perturbations de l’aiguille aimantée, lors même qu’on n’en voit aucune trace sur la voûte du ciel.

fin du tome premier des notices scientifiques.