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avait l’apparence d’un mouvement d’allongement et de raccourcissement successif. Les étoiles seules de première grandeur étaient visibles à travers cette lumière rouge de l’aurore boréale. Une étoile filante très-brillante a traversé cette lumière dans la direction du nord à l’est, presque parallèlement à l’horizon. Peu à peu la lumière rouge est allée en diminuant d’intensité et en se répandant vers l’est, et à dix heures cinquante minutes, elle avait complètement disparu.

Le ciel était, vers minuit, couvert d’un léger brouillard. Pendant le phénomène, la pression barométrique était 766mm,35 ; le thermomètre marquait +4°.8 centigrades ; l’hygromètre de Saussure marquait 89°; le vent de sud-est soufflait légèrement.

L’aurore boréale était déjà commencée lorsque j’ai élevé sur la terrasse l’électromètre atmosphérique à flamme. Pendant plusieurs minutes, j’ai obtenu des signes très-forts d’électricité positive ; la feuille ne faisait que toucher la colonne négative, se détacher pour la retoucher de nouveau, et ainsi de suite. Après minuit, les signes d’électricité étaient à peine sensibles ; les machines électro-magnétiques, qui étaient restées jusqu’à minuit sans fonctionner, ont repris leur marche ordinaire, sans qu’il ait été fait le moindre changement ni dans les piles, ni dans les machines mêmes. »

M. Colla, de Parme, rapporte que le plus grand éclat a eu lieu entre dix heures et dix heures trente minutes.

En certains instants, l’aurore atteignit en hauteur presque jusqu’au zénith : elle occupait horizontalement plus de 150°.