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couchant et embrassaient alors un intervalle de 150 degrés à l’ouest. L’étoile de l’Aigle brillait à travers la lueur rouge qui, au levant, atteignait presque la constellation du cocher.

« Pendant ce temps, l’aiguille aimantée a été observée • - avec soin, et nous avons constaté un écart vers l’est de plus de 1 degré. L’aiguille ne présentait pas des secousses brusques, niais des variations lentes et irrégulières. L’aurore boréale a persisté jusqu’au crépuscule du matin, qui en a fait disparaître les dernières traces. »

Les faits observés à Pise ont une grande importance.

Aussi placerai-je ici la totalité de la lettre que m’a écrite M. Matteucci:

« … Permettez-moi de vous donner la description d’une très-belle aurore boréale qui s’est montrée le 17 au soir, avec des circonstances assez singulières.

Le ciel était pur et les étoiles brillaient d’une vive lumière ; depuis quelques jours, la température de l’air était froide plus qu’à l’ordinaire dans cette saison. Je venais de parcourir la ville pour aller au bureau du télégraphe électrique, qui est placé à la station du chemin de fer. Le long du chemin, j’avais vu trois étoiles filantes très-brillantes parcourir le ciel dans différentes directions : du côté du nord, une couche de nuages légers était appuyée sur l’horizon, au-dessus duquel elle s’élevait de 15 à 20°, et toujours en diminuant de densité. Vers neuf heures trente minutes, nous avons été surpris, au bureau du télégraphe, par la suspension soudaine de la marche des machines, qui avaient toujours très-bien fonctionné pendant toute la journée ; cela arrivait