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Les particularités suivantes ont été remarquées à Montpellier :

« C’est à neuf heures du soir que le phénomène atteignit sa plus belle phase. Au nord, à l’horizon, une bande lumineuse occupait encore 50 degrés, déclinant un peu vers le couchant, et ressemblant à la première aube du matin. Au-dessous, quelques nuages, tranchaient, par leur noirceur, avec la clarté du ciel. Au-dessus des nuages, une lumière rouge, fort vive par moments, s’élevait à 50 degrés environ, sur une étendue de 90 degrés. L’éclat de la bande lumineuse a augmenté jusqu’à neuf heures et demie ; elle effaçait alors la Grande-Ourse ; entre la Polaire, la Lyre et le Cocher, aucune étoile n’était visible. Le nuage rouge, au milieu duquel brillait l’étoile Wéga, éclatante de blancheur, paraissait se déplacer et subir des changements d’intensité.

Mais ce qu’il y a de plus remarquable dans le phénomène, ce sont les rayons ou jets de lumière qui s’élevaient, à certains moments, dans une direction à peu près verticale, s’évanouissant quelques minutes après, pour reparaître sur d’autres points, et qui conservaient pendant leur apparition une parfaite immobilité. Ces rayons, sensiblement parallèles au méridien magnétique, atteignaient jusqu’au zénith. Les uns étaient d’un rouge vif et contrastaient avec la teinte blanche des autres.

À dix heures, les jets de lumière se succédaient toujours, à de courts intervalles ; mais, au lieu de s’élever parallèlement, ils paraissaient diverger d’un point placé au-dessous de l’horizon. La clarté blanche avait diminué d’intensité ; les nuages rouges s’étaient étendus vers le