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LE TONNERRE.

vitesse d’un tour par quatre dixièmes de seconde suffira à la production d’une surface circulaire qui semblera de même entièrement lumineuse.

Que faut-il, en effet, pour cette continuité d’éclat ? Il faut qu’aucun point du cercle ne soit privé de lumière réelle pendant plus d’un dixième de seconde. Eh bien, arrêtons-nous par la pensée au moment où une des quatre lignes lumineuses est verticale. La ligne qui la suit deviendra verticale à son tour dans le quart du temps que consomme une révolution complète, dans le quart de quatre dixièmes ou dans un dixième de seconde. La troisième ligne rotative succédera de même à la seconde, dans la verticale, après un dixième de seconde, etc., etc. Ainsi, lorsque dans l’œil l’image verticale de la première ligne allait s’évanouir, la seconde des quatre lignes lumineuses rectangulaires de l’appareil rotatif vient la renouveler ; lorsque l’image verticale de cette seconde ligne atteint le terme de sa durée, la troisième ligne en occupe la place; la quatrième ligne, à son tour, se trouve dans la verticale au moment où l’image de la troisième commençait à s’effacer ; la première ligne, enfin, va, à point nommé, reprendre la position où d’abord nous l’avions supposée, pour remplir de sa lumière la verticale que la disparition de l’image de la quatrième ligne aurait laissée obscure.

Je viens de montrer en détail, avec trop de détails peut-être, comment quatre lignes lumineuses, placées rectangulairement et décrivant un cercle autour de leur point d’intersection en quatre dixièmes de seconde, éclairent d’une lumière en apparence continue le rayon vertical de