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Le 17 décembre, à sept heures trente-cinq minutes du soir, la lune répandant une vive clarté, M. Rigault et plusieurs autres personnes ont vu, à la Ferté-sous-Jouarre, une aurore boréale. Elle consistait en quatre taches d’un rouge vif entre la grande Ourse et le Cygne, passant par la polaire.

Notre savant confrère, M. de Gasparin, rapporte en ces termes l’observation qu’il a faite de cette même aurore : « Je passais, dit-il, à Saint-Symphorien-en-Laye (Loire) ; un vaste nuage, d’une couleur cramoisi intense, couvrait le ciel au zénith, et aurait pu faire croire à un incendie, si, dominant le pays des hauteurs de la montagne de Tarare, d’où je descendais, je n’avais constaté qu’il n’y en avait aucun. Ce nuage avait absolument l’apparence de ceux qui se trouvent au levant, un peu avant le lever du soleil.

« Comme on signale l’apparition d’une aurore boréale à Blangy (Seine-Inférieure), le même jour et à la même heure, il y a apparence que la coloration de ce nuage était due à la réflexion de la lumière de ce météore. »

Cette aurore a encore été observée : à Cirey, par M. Chevandier; à Bourges, par M. Levasseur; à Toulouse, par M. Petit ; à Florence, par M. Démidoff.

Une lettre de M. Littrow a appris que, le 18 octobre 18/18, on a vu à Kremsmunster une aurore boréale pendant laquelle la déclinaison de l’aiguille a considérablement diminué. *

Une belle aurore boréale a été vue le 17 novembre à Cirey, au Havre, à Grenoble, à Montpellier, à Bordeaux, à Parme, à Venise, à Florence, à Pise, à Madrid.