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Cette aurore a été vue à Paris de dix heures quarante-cinq minutes à onze heures quinze minutes ; sa lumière était assez intense pour le disputer à l’éclat de la lune, qui n’était pas encore descendue sous l’horizon. On aperçut deux arcs blanchâtres à travers lesquels les étoiles étaient visibles. À Reims, on vit des rayons de diverses couleurs. Aux environs de Dieppe, M. Nell de Bréauté, correspondant de l’Académie, a vu au nord, sur les bandes verticales, une très-légère teinte de couleur orangée.

Le 8 décembre, M. Colla, à Parme, a vu une belle aurore de couleur rougeâtre, dont l’élévation, dans la partie la plus convexe, pouvait être de 6 à 7 degrés. De là s’éleva une colonne lumineuse, de couleur jaunâtre, à peu près dans la direction du méridien. Des taches blanches et globuleuses furent, en outre, aperçues vers le midi. Le phénomène a été accompagné d’une forte perturbation magnétique de plus de 18’.

Le 29 décembre, à huit heures du soir, une aurore boréale de peu de durée a été aperçue par M. Coulvier-Gravier.

Nous arrivons maintenant à 1847.

Une brillante aurore boréale s’est montrée dans la nuit du 24 au 25 octobre. Elle a été observée dans le nord de l’Allemagne, à Paris, dans le département de l’Indre, à Bourges ; à Parme, en Italie ; à Cadix, en Espagne ; à Mount-Eagle, en Irlande. Ses aspects ont été très-changeants.

À Leipzig, on a vu les rayons très-prolongés former, par leur entre-croisement, ce qu’on est convenu de nommer la coupole.