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sur toute la côte occidentale du nord de l’Écosse et dans toute la haute région des Highlands. Or, il est à remarquer que, dans toutes ces contrées, il n’y a pas de grandes villes, à peine des bourgs ou de grands villages, point de fabriques ou manufactures d’une grande étendue qui brûlent de la houille ; la population très-clair-semée de ces régions solitaires n’emploie aucun combustible que de la tourbe ou du bois dont la fumée très-légère se dissipe tout de suite et n’obscurcit pas l’atmosphère. Aussi, là, le ciel est-il aussi pur que dans toute l’Europe continentale. Mais, au contraire, dans toute la basse Écosse et sur la côte orientale et nord-est de ce pays, où les villes, les grands villages, les manufactures abondent et où partout la houille est le combustible habituel, non-seulement les villes et leurs environs immédiats ont leur atmosphère obscurcie par une épaisse fumée que le vent chasse d’un côté ou de l’autre, mais jusque dans les campagnes les plus éloignées des villes on peut apercevoir que l’air est encore très-brumeux dans toute saison, à cause de cette fumée de houille. Il en est ainsi dans toute l’Angleterre, et même, ayant assez souvent navigué sur la partie de la mer d’Allemagne qui baigne les côtes orientales des îles Britanniques, j’ai toujours été frappé du peu de clarté de l’air, de son aspect brumeux dans ces parages. Rien ne m’a plus clairement démontré que ce fait tenait à la fumée de la houille que de voir, depuis l’île d’Arran et surtout depuis les cimes de ses montagnes, pendant les plus beaux mois du printemps et du commencement de l’été 1839, pendant que Arran lui-même jouissait de l’air et du ciel le plus pur ; de voir, dis-je, les côtes opposées