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Les aurores boréales sont incomparablement plus grandes, plus belles et plus compliquées à Sky que près d’Edinburgh. Là elles atteignent rarement le zénith ; à Sky, au contraire, elles le dépassent presque constamment, et occupent la plus grande partie du ciel.

Celle du 3 septembre 1839 fut exclusivement confinée à la région méridionale du ciel : c’est la seule de ce genre que j’aie vue.

Il est fréquemment arrivé, tant à Edinburgh qu’à Sky, qu’il y a eu de belles et grandes aurores boréales deux soirs consécutifs.

Trois fois j’ai vu les aurores boréales commencer avant la nuit, et leurs fuseaux de lumière vive et blanche se projeter sur la couleur jaune et orangée qui régnait encore au couchant. C’est, à Sky, les 4 septembre et 28 octobre 1839, et le 4 janvier 1840.

Je n’ai jamais pu parvenir à entendre aucun bruit particulier, même pendant les aurores boréales les plus grandes et les plus vives, à Sky, où régnait le plus grand calme et le plus profond silence. Cependant j’ai recueilli, dans les îles Shetland, de nombreux témoignages à cet égard, d’autant plus remarquables qu’ils étaient entièrement spontanés et nullement influencés par aucune question préalable de ma part.

Des personnes de diverses conditions et états, et habitant des districts très-éloignés dans ces îles, ont été unanimes à dire que, lorsque l’aurore boréale est forte, elle est accompagnée d’un bruit qu’ils ont tous également et unanimement comparé à celui d’un van lorsqu’on vanne le blé.