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Savary reconnut que les plans dans lesquels étaient contenus les jets d’un blanc verdâtre qui, de temps à autre, venaient traverser les zones rouges, passaient tous par le point du ciel qu’aurait percé l’aiguille magnétique d’inclinaison. L’aiguille horizontale des variations diurnes de l’Observatoire fut dans un mouvement d’oscillation continuel et très-irrégulier, pendant toute la durée du phénomène.

Voici un passage de la lettre de M. Valz :

« Vers le pôle se trouvait un léger nuage blanc, éclairé de la pleine lune. La teinte rouge l’ayant atteint, le fit participer à sa propre couleur, de façon à donner lieu à penser que le foyer colorant se trouvait entre le nuage et l’observateur, par conséquent peu éloigné de ce dernier. On pourrait bien objecter que les rayons colorés, en traversant le nuage, lui communiquaient leur teinte ; mais j’ai remarqué que le nuage interceptait la vue des étoiles, ce que ne faisait pas l’aurore boréale, et qu’ainsi l’explication précédente ne saurait être admise. »

Si nous avons rapporté ces quelques lignes de la lettre de M. Valz, c’est parce qu’elles signalent aux astronomes un genre particulier d’observations sur lequel ils n’ont peut-être pas dirigé leur attention avec assez de soin. La question si importante de la distance des foyers lumineux de l’aurore, ne saurait d’ailleurs être résolue par une observation isolée et reposant sur l’hypothèse que la surface inférieure du nuage était horizontale.

M. Necker de Saussure a observé les aurores boréales en Écosse, à la fin de 1839 et au commencement de 1840 ; il m’a adressé à ce sujet une communication intéressante, d’où j’extrais les détails suivants :