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rier de l’Ain n’eussent annoncé qu’au même moment, et dans les régions où le ciel était sans nuages, une aurore boréale se voyait à Genève et à Bourg ; si, de plus, comme dernière confirmation, l’aiguille aimantée de l’Observatoire n’eût offert dans sa marche des anomalies sensibles pendant la soirée du 18 octobre dernier.

Cette aurore a été vue à Stockholm.

À l’occasion de cette aurore, M. Capocci a dit que les nuages empruntent souvent à des aurores polaires des teintes auxquelles on n’a pas fait assez d’attention. M. Capocci imagine encore que la lumière rougeâtre dont la surface de la lune brille quelquefois pendant les éclipses totales de cet astre doit être attribuée à des aurores polaires terrestres.

Quelques remarques photométriques deviendraient, je crois, des difficultés insurmontables contre l’hypothèse de M. Capocci. Les météorologistes ne méritent pas, au surplus, le reproche que le savant astronome de Naples semble leur adresser : les effets des aurores boréales sur les nuages sont depuis longtemps l’objet de leurs observations assidues.

Dans la nuit du 12 au 13 novembre, une brillante aurore boréale rougeâtre a été vue à Paris par M. de La Pilaye, à Angers par M. Morren, à Antony par M. Faure, à Vendôme par M. Yvon, à Jambles près Givry (Saône-et-Loire) par M. Nervaux, entre Gênes et Livourne par M. Chassinat, à Montpellier par M. le capitaine Bérard. Quand l’arc se forma, sa partie supérieure, à peine distincte, parut être à 20 ou 25° de hauteur. M. Bérard jugea que cette partie culminante était dans le méridien